Jacques et Suzanne Viguier forment un couple sans histoire. Ils ont trois enfants et vivent dans un grand pavillon de la banlieue toulousaine. Jacques est un professeur de droit renommé à l'université. Suzanne est professeur de danse et règle des chorégraphies dans un cabaret transformiste de la ville.
Mais ce bonheur apparent cache une grave crise conjugale. Après onze ans de mariage le couple est au bord de la rupture en raison des infidélités de Jacques Viguier avec des étudiantes de l'université. Son épouse découvre la vérité en 1995 en tombant sur un courrier sans équivoque qui est adressé à Jacques.
A partir de ce jour, Suzanne Viguier décide de faire chambre à part et dort seule à l'étage sur un canapé-lit. Elle refuse de divorcer afin de conserver une cellule familiale pour ses enfants. Cette situation dure jusqu'en juillet 1998.
C'est à cette époque qu'elle fait la connaissance d'Olivier qui va devenir son amant. En quelques mois, le mari, la femme et l'amant vivent quasiment sous le même toit. Malgré cette omniprésence d'Olivier, Jacques, sans doute trop naïf, ne va jamais imaginer qu'il existe une liaison entre sa femme et lui. Il lui confiera même à quelques occasions la garde de ses enfants.
Les circonstances d'une étrange disparition
Fin février 2000 Suzanne Viguier se décide: Elle va divorcer. Et c'est la veille de son premier rendez-vous avec son avocat qu'elle disparaît dans des circonstances mystérieuses.
Le samedi 26 février 2000, Suzanne quitte Toulouse en compagnie de son amant pour participer à un tournoi de tarot. Pendant le tournoi tout se passe bien et rien ne laisse présager du drame à venir.
Le dimanche 27 février 2000 Oliver la dépose chez elle à 4 heures 30 du matin. Avant de le quitter elle lui donne rendez-vous le dimanche après-midi à 14 heures.
Jacques Viguier entend des pas dans l'escalier et se dit que c'est son épouse qui monte se coucher.
A 8 heures 30 il se lève et aperçoit la silhouette de sa femme endormie par la porte entrebaillée. Ses enfants vont passer la journée chez leurs grand-parents où il les dépose vers 10 heures.
Entre 10 heures et 12 heures 30, le couple Viguier est seul dans la maison. Jacques déclare être parti faire un jogging à 10 heures 45. Vers 11 heures 30 il rentre chez lui et se prépare pour rejoindre ses enfants chez ses parents aux alentours de 12 heures 30.
Après le repas qui se déroule normalement, il tente en vain s'appeler sa femme qui ne répond pas au téléphone. Cela ne l'inquiète pas outre mesure et en rentrant chez lui en début de soirée il constate que sa femme n'est plus là. D'ailleurs il trouve le canapé-lit replié. Cependant il ne s'alarme pas pensant qu'elle est partie pour le mettre à l'épreuve.
De son côté Olivier, l'amant, est très inquiet. Il n'a eu aucune nouvelle de Suzanne depuis qu'il l'a déposé chez elle au petit matin. A 20 heures 45 il téléphone à Jacques Viguier qui lui affirme qu'il n'a lui non plus aucune nouvelle de son épouse. Lorsqu'il apprend que sa voiture est toujours à son domicile, Olivier n'a plus aucun doute: elle n'est pas partie de son plein gré.
Le lendemain dès 9 heures l'amant se rend au domicile des Viguier afin de mener sa propre enquête.
En compagnie de Jacques Viguier il découvre les lunettes de sa maitresse dans la salle de bain ce qui ne fait que confirmer son intuition: cette disparition n'est pas volontaire. Il propose alors au mari d'alerter la police mais celui-ci n'est pas convaincu.
La police mène l'enquête
Ce n'est que trois jours plus tard, le 1er mars que le professeur de droit va déclarer la disparition de sa femme à la police.
Son apparente indifférence face à la disparition de Suzanne éveille les soupçons des enquêteurs qui découvrent plusieurs éléments à charge.
Tout d'abord Suzanne était sur le point de le quitter et avait commencé à monter un dossier pour obtenir la garde des enfants. Or Jacques était opposé à ce divorce, Olivier, l'amant, ayant été témoin d'une violente dispute lorsque Suzanne lui a annoncé qu'elle demandait le divorce.
Le mari suspecté
Jacques Viguier fait désormais figure de suspect n°1. Cherchant à vérifier son alibi, les policiers ne trouvent aucun témoin qui l'aurait aperçu faire son jogging. D'autant plus qu'il n'était pas connu pour être un adepte de ce sport.
Douze jours après la disparition les policiers perquisitionnent le domicile du couple. Ils retrouvent le sac de la disparue au fond d'une armoire. A l'intérieur se trouve son trousseau de clé. Or, le mari et l'amant le confirment, la maison est restée fermée à clé tout le dimanche. Les enquêteurs se demandent alors comme Suzanne Viguier a pu sortir de chez elle et verrouiller la porte alors que ses clés sont restées à l’intérieur.
De surcroit des microtraces de sang appartenant aux deux époux sont retrouvées un peu partout dans la maison et dans la voiture. Pour se justifier Jacques Viguier déclare que sa femme s’est blessée en jardinant et qu’il souffre d'un petit désagrément : la rhinite qui se manifeste par de fréquents saignements de nez.
C’est en constatant que Mr Viguier s’est débarrassé du matelas sur lequel dormait son épouse que les policiers vont le placer en garde à vue.
Au sujet de ce matelas, il déclare l’avoir jeté dans une déchetterie la veille de la perquisition de son domicile. Il prétexte dans un premier temps que son épouse le trouvait inconfortable puis change de version et affirme qu’en apprenant qu’Olivier était l’amant de Suzanne il a voulu se débarrasser de ce lit pour qu’elle sache qu’il avait compris lorsqu’elle reviendrait.
Mise en examen
Le 10 mai 2000 Jacques Viguier est mis en examen pour assassinat et est incarcéré. Cependant il ne passe pas aux aveux, bien au contraire, il clame haut et fort son innocence.
Dans l’espoir de retrouver le corps de la disparue la police organise des recherches dans les étangs et les puits de la région mais il reste introuvable.
La défense contre-attaque
Le 15 février 2001 le professeur, qui se déclare toujours innocent est mis en liberté et se met immédiatement à organiser la contre-attaque.
Pour lui et son avocat la police fait fausse route à cause d’Olivier qui a joué un rôle important dans l’enquête qui a abouti à son incarcération.
En effet le 1er mars 2000, il s’est présenté à la police après que Jacques Viguier soit venu déclarer la disparition de son épouse et n’a pas hésité à l’accuser du meurtre de Suzanne sans apporter aucune preuve. Ce sont ses déclarations qui ont conduit les policiers à s’intéresser de près à Jacques Viguier.
Enfin, il organise quelques semaines après la disparition, une réunion qu club de danse de sa maitresse au cours de laquelle il dit qu’il fera tout pour jeter Jacques Viguier en prison.
Cette réunion intervient alors qu'à Toulouse la rumeur publique décrit Jacques Viguier comme un assassin démoniaque. A l'origine de cette rumeur, son admiration pour le maître du suspense Alfred Hitchcock et une prétendue conférence sur le crime parfait qu'il aurait donné à l'université. Vérification faite, il n'y a jamais eu de cours sur ce thème à la faculté.
La piste de la fugue
Selon maitre Cathala, l'avocat du suspect, la police a été aveuglée par les déclarations de l'amant et a négligé une autre piste: celle de la fugue volontaire.
Reprenant un à un tous les éléments qui ont conduit son client en prison il échafaude une tout autre version des faits.
Au sujet des lunettes laissées chez elle par la disparue, il apparaît par contre que ses verres de contact ont disparu: Suzanne a donc pu partir avec ses lentilles.
A la question:" Comment Suzanne Viguier a-t-elle pu fermer sa porte alors que ses propres clés sont restées à l'intérieur?" maitre Cathala rétorque que personne n'est d'accord sur le nombre exact de clés de la maison des Viguier. En effet alors que l'amant prétend qu'il existe cinq clés (chiffre retenu par l'enquête), Jacques Viguier ainsi que l'ancien propriétaire des lieux déclarent qu'il en existe six.
Dans ce cas, Suzanne aurait très bien pu partir avec ce sixième trousseau.
Concernant le départ de Suzanne Viguier sans sa voiture, une voisine témoigne avoir vu le matin de la disparition un taxi prendre en charge une jeune femme devant la résidence des Viguier.
La fugue de Suzanne Viguier devient donc une hypothèse plausible. D'autant plus que ses papiers d'identité sont retrouvés par un passant dans une rue de Toulouse trois semaines après sa mystérieuse disparition.
Pour la défense il existe deux possibilités pour expliquer cette disparition:
- Elle aurait pu faire une mauvaise rencontre, peut-être dans le cadre de ses activités au cabaret transformiste, lieu parfois fréquenté par des personnes peu recommandables.
- Elle aurait pu choisir d'en finir.
Pour argumenter cette seconde éventualité, la défense s'appuie sur l'état psychologique de Suzanne qui n'était pas aussi forte qu'elle le laissait paraître.
Depuis la mort de son père elle était déprimée et sa situation conjugale houleuse n'était pas là pour arranger son état.
Après neuf mois de détention, le professeur de droit a été mis en liberté sous contrôle judiciaire et a retrouvé son travail à l'université. Son procès est prévu dans quelques mois.
je pense que la piste du taxi est la première à suivre...
Et cet amant me semble plus coupable que le mari qui ma foi n'a toujours pas compris la disaprition de sa femme et qu'elle puisse le quitter
Rédigé par : elisa | 04 octobre 2012 à 09:42
Quand il y a deux ans, depuis un téléphone niçois, l'association " Vérité pour Suzy" m'avait dit qu'ils allaient être défendu par un avocat très bien,'bénévole', qui aide les pauvres et ayant pour nom Francis Szpiner, je m'étais fendu d'un grand éclat de rire et je leur avait dit qu'ils allaient se faire baiser et bien baiser ..... Robin des bois c'est pas trop le style du monsieur.
Devinez qui ???, au procès en appel à Albi à averti la presse ( et bien d'autres, puisque la partie adverse et la France entière ont été averti bizarrement en temps réel) que dans un restaurant albigeois Olivier Durandet était en compagnie de certains témoins du procès.... C'est ça se faire baiser ! Merci qui?
Rédigé par : Paul-Emile CHARLTON | 14 octobre 2011 à 08:23
je serai bien incapable de dire si M. Viguier a "supprimé" sa femme toutefois j'imagine que lorsqu'on a une femme qui disparait on a peut être mieux à faire que de s'occuper d'aller jeter et brûler un matelas... M. Durandet lui aussi est assez surprenant dans son comportement : demander à la baby-sitter de faire un faux-témoignage, visiter la maison de sa maîtresse comme si de rien était ... Le pompon, c'est que les différents témoins sont entrés en contact au troquet du coin juste avant le procès. Je pense à cette femme, et je me demande si on saura un jour ce qui s'est passé.
Rédigé par : rouge | 12 mars 2010 à 22:55
Je suis cette affaire depuis plusieurs jours, je suis étonné que la SRPJ n'est pas exploité la piste du témoignage de cette voisine qui a vu une jeune femme monter dans un taxi le matin de sa disparition, retrouver le taxi, mode de paiement...De plus, l'ancien propriétaire de la maison affirme qu'il y avait 6 trousseaux de clés comme Mr Viguier.L'amant affirme en connaitre 5.Ce dernier semble bien au courant de détails de la famille Viguier et est quand meme le dernier a l'avoir vu, étonant non.
Rédigé par : Olivier | 05 mars 2010 à 14:12
J'ai regardé l'émission "les faits karl zero" justement sur cette affaire. Comment expliquer que le porte feuille de Mme Viguier, qui a été retrouvé après sa disparition / mort, n'a même pas fait l'objet de prélèvement ADN ??? Pire, il a été retrouvé brulé quelque temps après !
Comment expliquer que son amant qui l'a laissé à 4 heures du matin devant son domicile "s'inquiète" déjà vers 14h 15h le lendemain et qu'il n'arrive pas à la joindre ??
D'ailleurs la police ne l'a jamais considéré comme suspect...
Rédigé par : deguisement | 01 mars 2010 à 16:04
Mais pourtant on a retrouvé son sac et ses affaires persos ds la maison et si ct les deux qui ont fait le coup pas possible y'avait du sang au latte du matelas et ds la salle de bain matelas devait y'avoir une maare de sang la question est comment à t'elle était tué éttouffée, étranglée, empoisonnée en tout cas pas de corps = crime parfait
Rédigé par : scorpione31 | 13 novembre 2009 à 03:38
Je suis de plus en plus convaincue que l'amant est coupable. J'ai vu son interwiew lors d'un "faites entrer l'accusé" et je ne le trouve pas franc du collier du tout. On peut imaginer que Jacques Viguier a peut être "cru" voir Suzanne Viguier sous les couvertures le dimanche matin, à plus forte raison, par la porte entrebaillée. Je trouve étonnant cette opiniatreté de l'amant à fomenter cette mise en accusation du mari, cela au moins prouve une chose, son absence d'humanité. Je n'aime pas en général ceux qui crient avec les loups, parfait exemple pour cet amant, qui reconnaissons le, est nettement moins posé que le mari, pour ne pas dire autre chose. Imaginons que Suzanne ait décidé de quitter cet amant poupin et pas très malin, et qu'il ait décidé de la tuer ? Il est facile ensuite de passer pour le pauvre malheureux dans l'histoire et d'accuser un mari volage (c est donc une réputation dangereuse en cas de problème!!) d'avoir tué son épouse.
Rédigé par : Nathalie | 04 novembre 2009 à 17:04