En 2003, Marcel Hurot, un retraité du bâtiment résidant au Bocasse (Seine-Maritime), annonce à ses enfants qu'il entretient une relation extra-conjugale depuis plusieurs mois et qu'il envisage de se séparer de leur mère après 41 ans de mariage. Ceux-ci lui répondent que s'il fait ça, il ne les reverraient plus. C'est alors que l'ancien maçon imagine d'empoisonner son épouse afin de pouvoir vivre avec sa maîtresse tout en restant en contact avec ses enfants et ses petits-enfants.
Une première fois, au début de l'été 2003, il verse quelques gouttes de mort-aux-rats dans le bol de Ginette. Celle-ci est prise d'un malaise. Il appelle alors les secours qui la transportent à l'hôpital. Le 7 juillet 2003, il réitère sa tentative et cette fois les conséquences sont plus graves. Ginette Hurot fait un malaise cardiaque et conserve de terribles séquelles au cerveau et aux jambes. Placée en convalescence au centre des Herbiers à Bois-Guillaume, son état de santé s'améliore peu à peu lorsque, à la grande surprise des médecins, elle rechute à nouveau. Intrigués, ils décident de procéder à des analyses et découvrent la présence de deux substances toxiques: la chlorophacinone et la strycnine. A la suite de ces résultats, Marcel Hurot est interpellé et placé en détention provisoire. Son procès s'ouvre aujourd'hui devant la cour d'assises de Rouen. Son avocat, Me Philippe Lescène a déclaré: « Cette affaire est surprenante. Les faits ne collent pas avec la personnalité de M. Hurot. C'est quelqu'un sans problème, qui a toujours travaillé, qui aime ses enfants, ses petits-enfants, qui n'a jamais été brutal avec sa femme... C'est vraiment surprenant ». Me Pierre Houppe, l'avocat de la victime, explique, quant à lui que « ce procès, c'est le procès de l'amour et du pardon ». Il est vrai que Ginette, très diminuée physiquement rend régulièrement visite à Marcel en prison. Il risque trente ans de réclusion.
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