La seconde journée du procès de David Hotyat pour le quintuple meurtre de la famille Flactif a été consacrée à l'étude de la personnalité de l'accusé. Il est apparu que le comportement de David Hotyat a véritablement changé au moment de son arrivée en Haute-Savoie. Il a commencé par voler des voitures dans le but de revendre les pièces détachées et ainsi arrondir ses fins de mois. Il a également fait des cambriolages dans des chalets de la région. Mais ce qui a surtout intéressé le président François Bessy ce sont ses problèmes relationnels et ses comportements agressifs.
Lorsque le couple s'est installé dans la région, David Hotyat a décroché un emploi (grâce à l'intervention du père d'Alexandra Lefèvre) dans un centre de pneumatique Vulco. Après des débuts encourageants qui donnent entière satisfaction à son patron, son comportement se dégrade. Il devient agressif avec ses collègues et éprouve un sentiment de supériorité vis à vis d'eux. Il ne cesse de dire qu'en Haute-Savoie ils ne savent pas travailler. Finalement il est licencié au bout de quelques semaines.
Les débats d'hier ont également mis à jour une violente agression d'une voisine octogénaire lorsqu'il vivait encore dans le Nord. Celle-ci avait été poussée par David Hotyat et était tombée en raison d'un stupide litige au sujet d'une clôture. Pour se dédouaner, l'accusé a répondu que c'était "une vieille folle hystérique, si je l'avais vraiment frappée, elle allait à l'hosto".
Le président de la cour a également évoqué sa mission de 6 mois en ex-Yougoslavie dans une région épargnée par les combats. Mais David Hotyat, plutôt imbu de sa personne, a raconté une toute autre version de cette mission en n'hésitant pas à durcir le tableau: "À Sarajevo, on avançait sur des routes truffées de mines, Serbes et Croates se tiraient dessus et nous, au milieu. Je suis allé là-bas pour contribuer de ma personne à une civilisation en difficulté".
Enfin une dernière remarque, sans doute dans le but de s'innocenter du massacre du Grand-Bornand, a fait bondir l'assistance: "Je n'ai pas assisté aux accouchements d'Alexandra, parce que je ne peux pas rentrer dans un hôpital. Je ne supporte pas la vue du sang!" Ce à quoi un expert psychiatre a répondu: "Cela ne prouve rien. Chez les légionnaires, on voit souvent des gros costauds tourner de l'oeil à l'infirmerie pour une simple piqûre. Les mêmes, sur le champ de bataille, n'hésitent pas à rentrer dans la bidoche!".
Aujourd'hui, c'est la personnalité d'Alexandra Lefèvre qui sera évoquée par la cour d'assises.
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