La cinquième requête en révision de Mis et Thiennot ne sera pas la bonne. La cour de cassation vient en effet de rejeter, faute d'élément nouveau, la demande des avocats de ces deux hommes condamnés en 1947 à quinze ans de travaux forcés pour le meurtre d'un garde-chasse dans l'Indre puis graciés en 1954. A sa sortie du palais, Léandre Boizeau, président du comité de soutien, ne s'est pas montré surpris par cette décision de la part d'une cour qui a refusé de réhabiliter Guillaume Seznec, le 14 décembre dernier.
Fin 1946, Louis Boistard, un garde-chasse de l'Indre avait été retrouvé mort dans un étang du Berry, tué de quatre coups de carabine. Raymond Mis et Gabriel Thiennot qui chassaient ce jour-là en compagnie de six autres personnes avaient très vite été soupçonnés en raison de leurs relations tendues avec la victime.
Interrogés pendant leur garde à vue qui a duré neuf jours, ils sont finalement passés aux aveux avant de se rétracter. Il a été établi par la suite qu'ils ont subi des tortures de la part des policiers après un examen médical en prison.
Condamnés en 1947 à quinze ans de travaux forcés sur la base de ces aveux pour le moins contestables et du témoignage d'Albert Niceron qualifié de "débile profond" par un expert psychiatre en 1953, les deux hommes ont finalement été graciés en 1956.
Depuis cette date ils n'ont cessé de clamer leur innocence et ont tenté, en vain, d'obtenir leur réhabilitation. Aujourd'hui seul Raymond Mis, âgé de 79 ans est encore en vie.
A la suite de ce nouveau refus, leurs avocats ont annoncé leur intention de porter l'affaire auprès de la cour européenne des droits de l'homme.
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