Jusqu'à présent suspecté de cinq meurtres et deux assassinats, Michel Fourniret pourrait bien être interrogé au sujet de la disparition de Marie-Angèle Domèce, une handicapée mentale de 19 ans, en 1988 dans la région d'Auxerre. Malgré la décision des juges d'instructions de le renvoyer devant les assises des Ardennes en 2007, la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Reims a finalement demandé un supplément d'informations au sujet de cette disparition inexpliquée en la joignant aux sept autres cas déjà instruits.
Pour Me Gonzalez de Gaspard il s'agit d'une première victoire après trois demandes infrustueuses. En revanche, Me Gérard Chemla, l'un des avocats des familles de victimes, s'est déclaré scandalisé par cette décision dont la conséquence va être de retarder considérablement le procès prévu cette année.
Pourtant de nombreux éléments rendent plausibles la thèse d'un Michel Fourniret impliqué dans cette affaire:
- Son épouse, Monique Olivier l'a accusé en février 2005 d'avoir tué une jeune fille à Saint-Cyr les Colons, village où ils vivent depuis 1987. Or Marie-Angèle avait plusieurs parents qui vivaient dans cette commune à l'époque.
- Dans son parcours criminel, Michel Fourniret avait l'habitude d'imiter le mode opératoire d'autres tueurs en série français afin de brouiller les pistes. Or s'attaquer à une handicapée mentale dans l'Yonne, fait immanquablement penser à l'affaire des disparues de l'Yonne pour laquelle Emile Louis a récemment été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
- Dans le cas de Marie-Angèle Domèce, Emile Louis ne peut pas être suspecté puisqu'au moment des fait il avait quitté la Bourgogne pour aller s'installer à Draguignan dans le Var.
Mercredi, le procureur général Eric Enquebecq n'excluait pas un pourvoi en cassation pour annuler cette décision allant selon lui à l'encontre "d'un traitement rapide souhaité par les victimes".
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