Richard Alessandri, 42 ans, dirige le magasin Intermarché de la ville de Pernes-les-Fontaines (Vaucluse) près de Carpentras. Plutôt doué en affaires, il est également impliqué dans la vie locale puisqu'il occupe le poste de vice-président de l'association des commerçants et artisans de la ville. C'est d'ailleurs sur son initiative que se déroule la première "fête du melon" le 14 juillet 2000. En ce jour de fête nationale, la manifestation à la gloire du fameux melon de Carpentras connaît un franc succès et l'afflux de visiteurs à Pernes a de belles répercussions sur le chiffre d'affaires du magasin.
Richard Alessandri ne manque d'ailleurs pas de se vanter d'avoir fait "péter les compteurs" durant ce long week-end estival. Le dimanche 16 juillet 2000, après avoir passé la journée en famille avec son épouse Edwige et son fils Brice, Richard Alessandri regarde la télévision dans son lit avant de s'endormir aux côtés d'Edwige vers 23 heures.
Peu après minuit, Edwige est brutalement réveillée par un claquement. Dans la chambre la lumière est allumée et elle aperçoit furtivement plusieurs silhouettes s'enfuir. Par instinct de survie elle se jette hors du lit pour se blottir au sol entre le sommier et le mur de la pièce. C'est là qu'elle entend une voix d'homme dire "Merde, le coup est parti, tirez-vous, tirez-vous!". En état de choc elle reste là quelques instants, hébétée, avant de constater avec effroi que son mari baigne dans une mare de sang, tué par arme à feu.
Se précipitant immédiatement vers les chambres de ses deux fils Brice, 12 ans, et Yohann, 17 ans, fruit d'une précédente union, elle constate avec soulagement qu'il ne leur est rien arrivé.
Aux environs de 0 heures 10, elle appelle le SAMU, la conversation est enregistrée:
- Oui, excusez-moi (pleurs). Y a des gens qui sont venus chez moi. Mon mari, il est mort. Je suis madame Alessandri, j'habite au 99, rue de la Gasqui. A ... Les Fontaines
- Quelle commune ?
- J'ai peur Monsieur.
- Quelle commune ?
- Je suis à Pierre des fontaines j'ai peur, j'ai peur monsieur. Y'a du sang partout, j'ai peur !
Les pompiers sont les premiers arrivés sur les lieux et ne peuvent que constater le décès de Richard Alessandri. Compte tenu des causes violentes de la mort, les gendarmes de Carpentras, Pernes-les-Fontaines, Avignon et Nîmes bouclent un périmètre de sécurité autour du mas des époux Alessandri situé en pleine campagne.
Les médecins constatent que Richard Alessandri a été tué à bout touchant d'une décharge de chevrotine en plein visage. Visiblement le canon du fusil touchait son épaule lorsque l'agresseur a tiré.
Dans la maison, les techniciens d'investigation criminelle ne relèvent aucune empreinte digitale et surtout ne constatent aucune trace d'effraction ni de vol. Toutes les portes et fenêtres sont verrouillées à l'exception d'une baie vitrée donnant sur le jardin mais celle-ci est tout de même fermée. De plus, il n'y a aucune trace du passage précipité de plusieurs hommes par cette ouverture alors que la pelouse qui a été arrosée dans la soirée est encore humide.
Le lundi 18 juillet 2000, les gendarmes reçoivent un appel anonyme d'un homme mettant en cause quatre personnes issues de la communauté des gens du voyage qui auraient tentés de cambrioler le magasin de Richard Alessandri. Selon lui, le coup de feu serait accidentel ce qui les aurait mis en fuite.
Ces quatre personnes seront interpellées en novembre 2000 avant d'être laissés libre.
Quelques jours plus tard, le 29 novembre à l'aube, Edwige Alessandri et ses deux enfants sont embarqués par les gendarmes et placés en garde à vue. C'est un formidable rebondissement dans une affaire qui intéressait jusqu'à présent assez peu la presse locale.
Ce n'est qu'à la fin de sa garde à vue que Yohann, le fils ainé d'Edwige, laisse entendre aux enquêteurs que sa mère lui aurait suggéré, ainsi qu'à son demi-frère, de participer à une mise en scène dans le but de ne pas éveiller les soupçons sur elle.
Malgré ses dénégations et l'absence de preuves matérielles, Edwige Alessandri est mise en examen pour "homicide volontaire" et est écrouée à la maison d'arrêt d'Avignon le 30 novembre 2000. A ce stade de l'enquête, les charges pesant sur la veuve de Richard Alessandri reposent uniquement sur les déclarations de son fils. Interrogée sous hypnose par un ex-gendarme devenu expert auprès des tribunaux, elle réitèrera ses déclarations quelques jours plus tard. Pour autant, ce témoignage sous hypnose sera annulé quelques mois plus tard par un arrêt de la chambre d'accusation de la cour d'appel de Nîmes (Gard).
Moins de deux mois après son incarcération, le 12 janvier 2001, un nouveau rebondissement va mettre à mal la thèse de l'accusation puisque Yohann, à nouveau entendu par le juge d'instruction va revenir officiellement sur ses déclarations, expliquant qu'il avait mis en cause sa mère après avoir subi des pressions de la part des gendarmes.
En outre, les enquêteurs peinent à trouver un mobile à cet homicide. Les Alessandri formaient un couple sans histoire et s'aimaient selon leur entourage. Dans la soirée précédant le drame, ils avaient fait l'amour, un préservatif usagé ayant été retrouvé près du lit conjugal. Enfin, l'arme du crime n'a jamais été retrouvée.
En dépit de la faiblesse du dossier, Edwige Alessandri est maintenue 21 mois en détention provisoire malgré les nombreuses demandes de mise en liberté formulées par son avocat Me Michel Roubaud. Sa requête est finalement acceptée fin août 2002.
Le 17 janvier 2006, son procès s'ouvre devant la cour d'assises du Vaucluse. Il doit durer une dizaine de jours. Dans le box des accusés, Edwige Alessandri est soutenue par ses deux enfants qui martèlent dans la presse que leur mère est innocente et que ce procès va le démontrer.
La première semaine est essentiellement consacrée à l'analyse de la personnalité de l'accusée et de ses deux fils mais au final la question des conditions de garde à vue ayant conduits aux aveux de Yohann n'est pas éclaircie.
En seconde semaine, le très médiatique enquêteur privé Jean-François Abgrall (ex-gendarme qui a notamment travaillé sur l'affaire Francis Heaulme) livre les conclusions de ses investigations. Engagé par la défense, il conclut notamment qu'en l'état actuel de ses connaissances du dossier il n'a pas réussi à établir le mobile qui aurait conduit Edwige Alessandri à tuer son mari.
Au cours du procès, les experts du laboratoire d'analyse scientifique de Marseille éludent une question qui dérangeait les magistrats depuis le début de l'affaire. Lors de prélèvements, des traces de poudre avaient été retrouvées sur le pyjama du jeune Brice et sur Edwige Alessandri. Or il apparaît désormais qu'il s'agit de simples particules de "pollution".
Par ailleurs, un médecin légiste à qui l'on a demandé d'établir l'heure de la mort de Richard Alessandri seulement quelques jours avant le procès et près de six ans après les faits, estime que la fourchette oscille entre 21 heures et minuit 30. Ceci conforte l'accusation qui penche pour la thèse d'une mise en scène familiale après le meurtre rendue possible si le décès de Richard Alessandri est survenu avant minuit contrairement à ce qu'a déclaré l'accusée.
Parmi les éléments à charge, on peut également signaler la déposition d'un expert en acoustique qui explique qu'Edwige Alessandri n'a pas pu entendre l'un des agresseurs dire "le coup est parti tout seul, on s'casse!" immédiatement après un tir de fusil à quelques centimètres de ses oreilles. A cela, la défense répond que l'une de ses oreilles pouvait très bien être posée contre un oreiller qui aurait atténué le bruit de la déflagration.
On a en outre beaucoup parlé d'une assurance-vie de plusieurs millions de francs qui aurait été contractée par la victime quelques semaines avant sa mort. Il s'agit en réalité d'une assurance décès-invalidité qu'Edwige Alessandri a bien touché après le décès de son mari. Pour autant, le mobile de l'argent est jugé peu probable puisque le couple vivait déjà de manière très aisée et même les gendarmes penchent plutôt pour un meurtre consécutif à une violente dispute entre époux.
Finalement, le 27 janvier 2006 après neuf jours de débats au cours desquels aucune version n'a véritablement fait l'unanimité, Edwige Alessandri est condamnée à 12 ans de réclusion et placée sous mandat de dépôt. Ce verdict en demi-teinte est révélateur des nombreuses zones d'ombres qui demeurent après le procès. L'avocat général avait requis entre 15 et 17 ans de prison dans son réquisitoire.
Immédiatement, Michel Roubaud et Stéphane Simonin, les avocats de la défense, font appel de cette décision.
Le procès en appel d'Edwige Alessandri débute le 11 décembre 2006 devant la cour d'appel de Nîmes (Gard). Comme en première instance, la veuve de Richard Alessandri comparaît libre puisqu'elle a été libérée le 3 avril 2006 après deux mois d'emprisonnement.
Comme lors du premier procès, la version des faits avancée par la défense se heurte aux contradictions des experts et notamment au sujet de la porte fenêtre non verrouillée qui aurait permis aux agresseurs de s'enfuir mais à côté de laquelle aucune trace matérielle n'a été relevée par les gendarmes.
En conclusion, le 21 décembre 2006, le verdict de Carpentras est confirmé en appel et Edwige Alessandri est incarcérée pour purger sa peine.
Depuis, un comité de soutien s'est créé sous la forme d'une association et un site internet consacré à la réhabilitation d'Edwige Alessandri a été mis en ligne.
Le 17 SEPTEMBRE 2012, Edwige, assistée de Me Godest, a comparu devant la Cour de Cassation, qui à la lumière des faits nouveaux substantiels qui lui sont soumis devrait se prononcer pour ou contre une ré-ouverture du dossier et donc de l'enquête sur la mort de Richard Alessandri. Dans l'affirmative, il s'ensuivrait alors un procès en révision.
Depuis 12 ans, Edwige Alessandri accusée du meurtre de son mari clame son innocence. Après 3 procès et 5 ans derrière les barreaux, sa version des faits n'a pas changé d'un iota. Elle ne peut s'en tenir pour quitte:
innocente elle recherche toujours LA vérité,
pour qu'enfin Richard puisse reposer en paix, et ses enfants, ses parents retrouver la sérénité à laquelle ils ont droit.
NOUS ATTENDONS UNE REPONSE LE 22 OCTOBRE PROCHAIN.
http://www.alessandri-erreur-justice.com
Rédigé par : Amédée | 18 septembre 2012 à 19:38
Des faits nouveaux sont en train d'innocenter Edwige Alessandri, voir les articles du Parisien en date du 5 novembre 2011, y compris l'interview de Me Godest:http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/edwige-se-bat-pour-ses-enfants-05-11-2011-1703096.php
Merci de votre attention
Rédigé par : Amédée | 12 novembre 2011 à 16:28
je recherche des video reportages de meurtres
Rédigé par : scene de crime en video | 03 mars 2011 à 09:51
Bonjour !
j'assiste en ce moment au 3eme procès d'Edwige Alessandri qui se déroule a la Cour d'assises de Lyon;
alors si jamais je peux t'aider a y voir plus clair dis le moi !
Rédigé par : Mia | 17 février 2009 à 19:11
Merci beaucoup car je n'ai pas beaucoup d'éléments, du moins pas asser pour moi, l'avi d'une autre personne est la bienvenue.
Rédigé par : A | 24 janvier 2009 à 09:49
j'essairai de t'aider
Rédigé par : D | 05 décembre 2008 à 21:58
Je vois que je suis seule à méditer sur cette affaire
Rédigé par : A | 07 septembre 2008 à 09:34
Les enquéteurs ont pencer a chercher là où Yohann avait indiquer où il avait cacher l'arme du crime et ils l'ont jamais retrouver, mais cela serais étonnant et très manipulateur de la part d'une personne venant d'avoir la majorité d'inventer ceci. Il fallait qu'il est vécu cette scène, mais peut être que en fait il l'ai cacher quelque part d'autre, ou que quelqu'un d'autre était au courant de ce que projeter de faire Edwige et est venue chercher l'arme aprés que Yohann l'ais mis à l'endroit qu'il a indiquer aux autorité, mais ceci ne reste qu'une supposition, car en ayant le peu d'information que j'ai en ma disposition.
Rédigé par : A | 24 juillet 2008 à 14:14