Le 3 mars dernier, David, un sans-domicile-fixe de 34 ans se présente spontanément au commissariat de La Défense (Hauts-de-Seine) pour s'accuser des meurtres de deux femmes survenus en 2001 et 2002 sur le Pont de Neuilly. Son récit, particulièrement précis et détaillé, laisse entendre que cet homme n'est pas un affabulateur. Le problème est qu'un autre homme, Marc M. a déjà été jugé et condamné pour le meurtre de Marie-Agnès Bedot, une assistante de direction de 45 ans, le 1er décembre 2001 alors que le second crime, celui de Maria-Judith Araujo, une femme de ménage de 48 ans assassinée le 22 mai 2002 n'a toujours pas été élucidé.
Transféré dans les bureaux de la brigade criminelle, au 36, quai des Orfèvres, le jeune homme a réitéré ses propos dans lesquels il livre de nombreux détails que seul l'assassin est est mesure de connaître comme le contenu du sac de l'une des victimes. Puis, quelques heures plus tard, il change de version et ne s'accuse plus que du meurtre de Maria-Judith Araujo en 2002.
Pour autant, son récit est suffisamment troublant pour que de nouvelles investigations soient menées dans le dossier "Bedot" a indiqué le procureur de Nanterre, Philippe Courroye. Des comparaisons d'ADN devraient notamment être effectuées pour vérifier si les traces relevées sur les vêtements de Marie-Agnès Bedot correspondent à l'empreinte génétique de David. Si tel était le cas, cela remettrait sérieusement en cause l'implication de Marc M. dans ce dossier.
Après des aveux assez peu convaincants, Marc M. a depuis toujours nié être l'auteur de cette agression. Condamné une première fois à 18 ans de réclusion criminelle, il a vu sa peine alourdie par une période de sûreté de 12 ans lors de son procès en appel.
La justice se retrouve face à un épineux problème qui pourrait démontrer que Marc M. est victime d'une erreur judiciaire. Malgré tout une autre piste est suivie par les enquêteurs puisque David et Marc M. ont par le passé été incarcérés en même temps et dans la même prison. Et s'ils se connaissent, il ne faut pas éliminer l'hypothèse que David se soit accusé dans le but d'innocenter Marc M.
Source: Le Parisien
Mon regard est suisse, et donc bien loin du Pont de Neuilly.
Mon regard est neutre donc, puisque suisse !
Presque neutre, enfin, car j'ai un lien d'amitié avec la famille d'Agnès...
D'ici, je suis choquée, comme Véronique, de constater qu'on crie si vite à l'erreur judiciaire !
Les interventions à l'antenne de Monsieur l'avocat de Marc Machin laissent penser que son client est innocent.
Les déclarations de Monsieur Courroye discréditent les jugements prononcés en 2004 et 2005.
Alors, le téléspectateur lambda qui ne connaît rien au dossier ne peut qu'être remonté contre la justice française.
C'est dommage.
J'espère que la vérité vraie, quand elle sera établie, sera autant étalée que les suspicions infondées...
J'attends pour voir.
Mireille
Rédigé par : Mireille Gattlen | 23 mars 2008 à 23:25
Je suis la soeur de Marie-Agnès qui, pour moi,était AGNÈS.
Elle était ma soeur très chérie.
Victime d'un meurtre atroce, à supposer qu'un meurtre puisse ne pas être atroce.
Et, par ailleurs, je suis avocat au Barreau de Paris.
Pas novice, donc.
Mais personnellement concernée par ce SIDÉRANT (et extrêmement sujet à caution) "fait nouveau".
Je suis étonnée et choquée que le journal "Le Parisien" ait (ré)utilisé une photographie d'Agnès sans avoir demandé (à ma connaissance en tout cas) l'autorisation de ses proches, alors que cette photographie avait illustré, avec notre accord, un bel article dédié à la mémoire d'Agnès, AU MOIS DE DÉCEMBRE 2001.
À ce moment-là, sa dépouille mortelle était encore à l'Institut Médico-Légal et il s'agissait de lui rendre hommage.
Je suis également étonnée et choquée par cette très inconséquente, à mes yeux, médiatisation d'un "fait nouveau" dont NUL, AUJOURD'HUI, NE PEUT SAVOIR À QUELLE VÉRITÉ IL MÈNE.
Je voudrais du recul, de la prudence, de la circonspection, du calme, du silence.
Je suis à la fois victime et avocat, c'est compliqué à vivre, mais cela aide à être lucide aussi.
Véronique
Rédigé par : Girard Véronique | 22 mars 2008 à 00:37