Il y a 5 ans, le 11 avril 2003, au Chinaillon, commune du Grand Bornand, en Haute Savoie (74), Xavier Flactif, promoteur immobilier, 41 ans, Graziella Ortolano, 36 ans, Laetitia Flactif, 9 ans, Sarah Flactif, 7 ans et Grégory Flactif, 6 ans, disparaissaient brutalement de leur luxueux chalet avec vue sur les pistes.
En mai 2003, une information judiciaire pour enlèvement et séquestration sur chacun des membres de la famille Flactif est ouverte par le parquet d’Annecy.
Pendant ce temps, les médias interrogent la population locale. Un voisin de la famille Flactif se pliera facilement au jeu des caméras. Lors de ce reportage de l’émission 7 à 8 sur TF1, les enquêteurs l’ont de suite soupçonné d’être impliqué, de près ou de loin, dans la disparition de la famille Flactif car il était le dernier à les avoir vu vivant (or, dans une enquête criminelle, ce n’est jamais bon signe déclarera un colonel de la gendarmerie lors de l’émission de Yves Calvi « c dans l’air ») et, surtout, il déclarait à la presse que Xavier Flactif et sa femme étaient arrivés au chalet dans deux voitures distinctes alors qu’ils sont arrivés ensemble dans une seule et même voiture. De plus, il se trahit lorsque le journaliste Oliver de Gandt lui demande s’il a vu Xavier Flactif le jour de sa disparition, le voisin répond par l’affirmative et se reprend et déclare qu’il y avait seulement les 4*4 stationnés à l’arrière du chalet. Enfin, le journaliste le piège indirectement puisqu’il lui demande le moment où il a vu Xavier Flactif pour la dernière fois et le voisin répond que c’était lorsqu’il était venu récupérer les doubles des clés d’un chalet à louer, soit le jour de sa disparition vers 18h30. Puis, lors d’une autre question du journaliste, le voisin déclare qu’il ne connaît pas le jour exact de leur disparition.
Sa compagne aura des propos haineux envers la famille disparue, voire même agressifs, expliquant qu’un promoteur immobilier de la région lui avait dit que « s’il avait agi comme cela en Corse, il serait avec une pierre autour du coup au fond de la mer ! ». Elle poursuivait en traitant Xavier Flactif d’escroc. Alexandra Lefèbvre se fait en quelque sorte le porte-parole de la colère anti-Flactif qui sévit dans la région. En effet, beaucoup de personnes n’apprécient guère les méthodes du promoteur immobilier qui rachète les terrains du Grand Bornand au prix fort, parfois même allant même jusqu’au double du prix initial, puis, les revendait essentiellement à des anglais. Son ambition dérangeait les locaux qui n’aiment guère les « étrangers », les non natifs du Grand Bornand. Son compagnon, quant à lui, reste plus en retrait indiquant seulement qu’il voyait les gendarmes vers le Petit Bornand mais que, de toute façon, ils ne trouveraient rien, sur de lui…
Il poursuivit seul devant la caméra en décrivant l’intérieur du chalet de la famille Flactif avec minutie comme si c’était le sien.
Ce couple de voisins accréditait la piste de la fuite volontaire.
Autant d’éléments qui n’ont pas laissé dupe les enquêteurs . Ils décident de placer ce couple sur écoutes téléphoniques. Leurs soupçons vont au fil des jours être confirmés…
L’élite de la police scientifique, investissant la demeure de la famille, mettra en évidence à l’aide d’un produit, appelé le Bluestar, produit chimique à base de luminol, permettant de faire réapparaître des traces de sang lessivées même 10 ans après avoir été nettoyées avec de la javel par exemple, une quantité immense de traces bleues sur les murs et le parquet du chalet laissant présager le pire pour la famille Flactif. Les cinq ADN de la famille Flactif sont retrouvées à différents endroits du chalet ainsi que la présence d’un ADN numéro 6 d’origine masculine inconnu retrouvé à 22 endroits du chalet et mêlé au sang de certains membres de la famille Flactif.
Une campagne de prélèvements sanguins est organisée dans le cadre de l’enquête au niveau local sur 130 personnes de l’entourage de la famille disparue (ex : relations de travail, amis, voisins….etc.).
Lors des investigations scientifiques à l’intérieur du chalet, les enquêteurs aperçoivent la présence d’un homme posté sur le versant opposé de la montagne sur laquelle le chalet de la famille Flactif est construit qui observe le comportement de la police scientifique. Ils déclareront que le comportement de ce voisin est étrange tant à l’égard de l’enquête qu’à l’égard des médias. Un journaliste du parisien s’exprimant dans l’émission « secrets d’actualité » sur M6 conforte cette étrangeté. Il déclare : « il y a beaucoup de badauds au Grand Bornand qui observent ce qui est en train de se passer autour du chalet, mais, lui, il observe avec insistance ». Les écoutes téléphoniques renforcent également leurs soupçons : en effet, ce voisin, lors d’une conversation avec sa compagne, explique : « à mais moi je ne suis pas d’accord, je ne veux pas qu’il prenne mon ADN, j’ai rien à me reprocher mais même, je ne suis pas d’accord ».
D’emblée, les enquêteurs savent que la famille Flactif ne sera pas retrouvée vivante. Le 8 juillet 2003, les tests ADN sont formels : l’ADN numéro 6 appartient à ce voisin. Les enquêteurs ne l’interpellent pas de suite pour plusieurs raisons : ils souhaitent obtenir d’autres preuves et surtout parce que la période estivale est, au Grand Bornand, la période touristique. Il vaut mieux continuer à surveiller discrètement ce couple et leurs agissements plutôt qu’intervenir en pleine saison d’été et effrayer la population touristique. Les autres preuves seront obtenues. La disparition de la famille Flactif semble avoir profité au couple de voisin qui a investi un chalet en location, le Cortinaire, appartenant à Xavier Flactif juxtaposant le chalet de la famille Flactif et avec vue sur les pistes. Il estime être dans son bon droit disposant d’un bail. L’enquête révèlera que ce bail est un faux.
De plus, les enquêteurs se demandent pourquoi la famille Flactif serait partie alors que Mario, fils de Graziella Ortolano issu d’un premier lit, devait venir passer une semaine de vacances au Grand Bornand et a prévenu la gendarmerie de Thônes le samedi 12 avril 2003, dès le lendemain de la disparition de la famille, après avoir pénétré à l’intérieur du chalet et constaté que certains documents de travail de son beau père avaient disparu ainsi que les couettes mais surtout que le chalet était trop bien rangé. La nourrice des enfants Flactif, Hélène Vuillet, déclarera que « le chalet était trop bien rangé ».
Seul reste donc dans le chalet une casserole posé sur les plaques chauffantes de la cuisine dans lequel mijote un plat que la famille n’a pas eu le temps de manger, quelques jeux d’enfants épars sur la terrasse comme une table de ping pong, un barbecue et le chat de la famille.
Le 16 septembre 2003, les enquêteurs interpellent 4 individus, David Hotyat, mécanicien de 33 ans, sa compagne, Alexandra Lefèvre, et un couple d’amis, Stéphane et Isabelle Haremza, et les placent en garde à vue. David Hotyat et Alexandra Lefèbvre sont le couple de voisins soupçonnés par la gendarmerie.
Dès la première heure de garde à vue, David Hotyat avoue assez spontanément et simplement être l’auteur du quintuple assassinat. Selon ses aveux, il aurait agi seul. Pour obtenir ces aveux, les gendarmes lui ont fait écouter des écoutes téléphoniques où sa compagne, Alexandra Lefèvre, racontait la folle nuit d’amour qu’elle avait eu avec son amant. Le jeune mécanicien a ainsi voulu « soulager sa conscience ». Les enquêteurs déclareront même qu’ils avaient du mal à tout consigner sur procès verbal tant le débit d’informations étaient impressionnants cette journée du 16 septembre 2003. Le 17 septembre 2003, l’assassin présumé des cinq membres de la famille Flactif consent à mener les enquêteurs sur les lieux où ils auraient caché les corps. Il les conduit dans un coin isolé d’une forêt se situant à une vingtaine de kilomètres du Grand Bornand, à Thônes, dans le bois du Mont, et désigne le lieu où il aurait procéder à la crémation de la famille toute entière dans la nuit de leur disparition. La police scientifique retrouvera des fragments d’os à cet endroit précis. Les familles des victimes identifieront des morceaux de tissus appartenant à la famille. En procédant à des analyses, les techniciens en identité criminelle mettront en évidence qu’il s’agit bien des restes de la famille Flactif et que l’arme retrouvé dans un canal à Biache Saint Vaast dans le Nord Pas de Calais suite à la panique de Mickael Hotyat, le frère de David Hotyat, qui a eu peur d’être impliqué d’une quelconque façon dans l’affaire Flactif, a bien servi à l’exécution des cinq membres de la famille puisqu’ils retrouveront aussi une douille parmi les fragments. Cette arme, un browning, appartenait au père d’Alexandra Lefèbvre qui est un ancien gendarme.
David Hotyat livre aux gendarmes des aveux circonstanciés sur le quintuple assassinat mais en prenant soin de masquer certains détails du carnage. Ils déclarent qu’ils étaient chez Xavier Flactif pour s’expliquer mais il sait que l’explication sera rude car il y va muni d’une arme. Les deux hommes s’empoignent lors d’une dispute concernant un chalet et le coup part accidentellement. David Hotyat est obligé d’éliminer les témoins c’est-à-dire les autres membres de la famille Flactif. Le problème est que ces aveux ne « collent » pas avec les constatations de la police scientifique et surtout avec le déroulement des faits.
En effet, les enquêteurs savent d’après les émetteurs des téléphones mobiles des enfants et selon l’arrivée des Flactif dans le chalet que ce sont les enfants qui ont été tués en premier.
De plus, l’expert, Philippe Esperanza, expert en morphologie, conclut dans son rapport que les petites taches de sang appartenant aux enfants et leur forme sur les différentes parties impliquent nécessairement un « objet contondant ». Par contre, les parents ont bien été tués par balle. On retrouvera une douille de calibre 6,35 à l’intérieur du chalet Flactif.
Enfin, les trois personnes interpellées « se mettent à table » et accablent tous David Hotyat. Ils expliquent qu’il ne s’agit pas d’un accident, il y a un dessein bien prémédité de longue date d’assassiner la famille Flactif. Parfois, le soir, le quatuor criminel se réunissait pour parler du projet criminel.
Le 9 avril 2003, soit deux jours avant le drame, David Hotyat et Stéphane Haremza partent en expédition nocturne pour aller « régler le compte à Flactif » dira David Hotyat. Ils y vont munis de cordellettes. Mais, l’expédition tourne court car Stéphane Haremza, à qui David Hotyat a demandé de « s’occuper des enfants » en les étranglant avec des cordelettes, refuse subitement. Son ami, David Hotyat, le traitera de « lopette ».
Ces aveux seront réitérés devant le juge d’instruction et l’assassin présumé sera écroué à la maison d’arrêt d’Aiton. Stéphane Haremza sera aussi écroué à la maison d’arrêt d’Aiton. Les deux femmes feront 4 mois de détention provisoire à la maison d’arrêt de Bonneville.
David Hotyat sera mis en examen pour assassinat, Stéphane Haremza pour complicité d’assassinat (en effet, ce dernier a aidé David Hotyat a caché le 4X4 de la famille Flactif à l’aéroport de Genève afin de faire à une fuite organisée de la famille) et Alexandra Lefèbvre sera mise en examen pour non dénonciation de crimes (ce chef d’accusation a été retenu contre Alexandrza Lefèbvre car il s’agit depuis 1945 d’un délit car surtout parce que des enfants mineurs de moins de 15 ans ont été assassinés et, de ce fait, l’immunité familiale ne joue plus) et obstacle à la manifestation de la vérité et Isabelle Haremza sera mise en examen pour obstacle à la manifestation de la vérité.
Les 4 protagonistes de cette affaire seront mis en examen du chef d’association de malfaiteurs relevant de la criminalité organisée, législation renforcée par la loi Perben II du 9 mars 2004.
Pendant son incarcération, David Hotyat fera assez facilement des confidences à ses codétenus.
Un mois et demi plus tard, en octobre 2003, l’assassin présumé reviendra sur ses aveux, ne s’accusant que de la participation à la crémation des corps et impliquant le quintuple assassinat à deux mystérieux commanditaires dont il se refuse à décrire les traits physiques de peur que sa famille subisse le même sort que la famille Flactif. Il révoquera également son avocate commise d’office et choisira des grands avocats parisiens, Maitre Luc Brossolet, Maitre Didier Leick et Maitre Catherine Rey. Maitre Vergès a refusé de le défendre car son affaire n’était pas assez politique pour lui.
Ses avocats vont tenter d’effacer les aveux de leur client mais la chambre de l’instruction rejettera leur demande.
David Hotyat se plonge ensuite dans un long mutisme et n’accepte de reparler qu’en mai 2004. Il déclare au juge d’instruction chargé de l’enquête que s’il a refusé de parler jusqu’à présent, c’est qu’il est « tiraillé entre deux feux, d’une part la justice, d’autre part, les deux hommes ». Ce revirement aurait pu être un coup d’éclat mais, avec toutes les zones d’ombres des déclarations de David Hotyat, les investigations sont impossibles.
La reconstitution dans le chalet de la famille Flactif le 28 octobre 2004 se fait sur haute escorte policière. David Hotyat et Stéphane Haremza sont protégés par un gilet par balle et un casque de motards car la population locale avait envie de se venger et il ne valait mieux courir aucun risque. Par conséquent, l’accès à la route du chinaillon était interdit à tout véhicule n’ayant aucun rapport avec l’enquête.
David Hotyat refusa de participer à cette reconstitution car il n’a rien fait selon lui. « On m’a obligé à mentir », « je peux pas faire des gestes que je n’ai pas commis ».
Cette reconstitution a pour but de savoir s’il existe d’éventuels complices. Elle mettra en évidence deux choses : un homme seul ne peut pas faire « çà » tout seul. Comment porter un corps d’un homme de 100 kg seul ? Même si David Hotyat est un homme robuste, les différentes parties du dossier estiment que c’est difficile. De plus, le chalet est très grand et comporte 2 étages. Il est impeccablement nettoyé dès le lendemain à « la lampe torche et à l’éponge » selon les aveux de David Hotyat. Comment est-ce possible ?
Maitre Géry Humez déclara sur TF1 que tirer sur un individu projette des « mares de sang » et que le nettoyage prend du temps.
Ensuite, David Hotyat a déclaré qu’il avait pris des bidons d’essence dans son garage, soit environ 40 L avant d’aller à Thônes pour faire brûler les corps. Selon les experts en crémation qui ont travaillé lors de la reconstitution (on a demandé aux experts qui ont travaillé sur l’affaire du Temple Solaire en 1996 où des cadavres avaient été brûlés et où Michel Tabachnik était soupçonné de venir réaliser cette expérience). Selon eux, les proportions d’essence invoquées sont largement insuffisantes, de même que le bois à fournir pour embraser les corps. Il aurait fallu rapporter 880 kg de bois afin de constituer le bûcher. Or, comment est-ce possible pour un homme seul de réaliser tout cela en une nuit ?
Le problème est que rien ne permet de supposer que les trois autres protagonistes soient présents au moment du massacre…
Alexandra Lefèbvre écoute son répondeur vers minuit et avoue avoir nettoyé les baskets ensanglantés de son compagnon quand il est venu la réveiller en pleine nuit pour qu’elle l’aide à déplacer le 4X4 de la famille au Petit Bornand, à 20 km du Grand Bornand, au lieu-dit " les lignières " vers le cimetière et le terrain de tennis.
La police scientifique a donc un grand rôle à jouer. Les résultats des prélèvements effectués dans le 4X4 de la famille Flactif révèlent la présence de deux ADN appartenant à la famille Flactif, celui d’une fillette et celui du père. Les corps semblent donc bien avoir été transportés dans ce véhicule comme l’affirme David Hotyat.
Mais, les enquêteurs retrouvent une fourgonnette dans les Evaux, route menant au Petit Bornand très dangereuse et difficile d’accès longeant le torrent, le Borne. Cette fourgonnette a servi à transporter les corps aussi car les trois autres ADN seront retrouvés à l’intérieur mais les investigations furent difficiles car les conducteurs ont procédé à l’incendie du véhicule.
2 véhicules différents pour transporter les différents corps, 2 conducteurs ? 2 tueurs ? un partage des « tâches » ? Nous n’en serons pas plus.
De plus, elle met en évidence mêlé avec le sang d’une des fillettes, un ADN numéro 7 non identifié masculin. L’expert dira lors du procès qu’il ne faut pas en tenir compte car il n’est retrouvé qu’une seule fois seulement et qu’il y a plein d’autres ADN non identifiés dans le chalet.
Des confrontations, suite à la rétractation de David Hotyat, auront lieu et accableront David Hotyat alors que ce dernier persiste dans sa nouvelle version. Maître Géry Humez dira « le plan A a échoué, alors, je passe au plan B ».
Le procès s’est tenu du 12 au 30 juin 2006 devant la cour d’assises de Haute Savoie, à Sevrier. La salle d’audience se remplissait de jours en jours.
L’examen de la personnalité de David Hotyat montre un personnage violent et sportif à la fois. Cet ancien casque bleu envoyé en Yougoslavie est un passionné de voitures, de tuning, de mécanique. Son parcours professionnel est assez chaotique, se faisant souvent licencier par ses différents employeurs pur excès de colère. « Vous, en Haute Savoie, vous ne savez pas travailler » dira-t-il à son employeur de Cluses.
Il se noue d’amitié avec Stéphane Haremza, lui aussi passionné de mécanique et de voiture.
Alexandra Lefèbvre est quant à elle mère au foyer et son parcours professionnel est aussi chaotique comme celui d’Isabelle Haremza.
Concernant les faits, David Hotyat livrera pendant trois semaines les scénario de la mafia parlant à la troisième personne, récitant une leçon qu’il aurait apprise, se remémorant la scène mais en rajoutant des personnages fantômes. Sa stratégie de défense est directement affirmée : « je conteste ce qui est réellement passé ». Les gendarmes lui auraient extorqué ses aveux. Ils évoquent une matraque noire, des propos de la part des deux hommes très durs et qu’il ne peut pas répéter. Son récit des faits dure 3 heures pendant lesquelles la cour d’assises retient son souffle.
Sa femme, son ami Stéphane tenteront tout pour lui demander des aveux « Fais le pour Ophélie et Jimmy, nos deux enfants » implore Alexandra. En vain… « Arrêtez de me faire monter dans les tours, moi j’y étais et j’ai vu des choses horribles ».
Les experts psychiatres qualifieront cette stratégie de défense de « déni infantile » c’est-à-dire de non reconnaissance d’un fait évident comme un enfant qui prend un bonbon à son copain et qui est vu et qui dit « c’est pas moi ».
Ses avocats plaideront l’acquittement au bénéfice du doute en insistant sur la présence de l’ADN numéro 7. Ils estiment qu’il y a des complices. En effet, David Hotyat aurait dit dans ses interrogatoires « c’est moi-même qui est descendu le corps de la fillette », ce qui, selon la défense, traduit le fait qu’il y avait plusieurs personnes. Ils citent l’affaire Dickinson pour discréditer les aveux formulés par David Hotyat et l’affaire d’Outreau afin de bien marquer les esprits des jurés.
David Hotyat a fait un Copy Act c’est-à-dire qu’il s’est inspiré d’un fait divers, « l’affaire Stranieri », surnommé « le voleur de vies » car cet italien a commis un quadruple assassinat et réalisé une tentative d’assassinat pour s’approprier des biens appartenant à autrui et vivre à leur place. Menacé d’expulsion car il ne payait pas les loyers à son propriétaire, David Hotyat aurait eu l’idée de faire pareil avec la famille Flactif. Cela va même jusqu’à adopter la même stratégie de défense que Stranieri (en effet, Stranieri, en première instance, dit que c’est Mr X qui a fait le coup mais il se refuse à donner un quelconque nom car il a peur pour sa vie et celle de ses enfants ; puis, en appel, il donnera le nom d’un truand américain, mais, il était incarcéré au moment des faits ; on en déduit donc que c’est bien). David Hotyat agit de la sorte.
Alexandra Lefèbvre se fait passer pour la femme soumise, qui s’est mise à sortir après le drame pour « oublier ». Mais, les rushs de l’émission 7 à 8 l’accablent. Elle fait front à la caméra avec bagou, en avant par rapport à David, comme si c’était vraiment elle qui était l’instigatrice de cela.
Stéphane Haremza se fait passer pour la « bonne poire » comme il dit car il suit comme un « toutou » dira Isabelle. « David l’appelait, Stéphane montait le voir » déclare-t-elle.
Isabelle Haremza se fait passer pour l’idiote de service.
David Hotyat se fera condamner à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans, soit la peine maximale.
Stéphane Haremza sera condamné à 15 ans dont 10 ans ferme. Alexandra Lefèbvre sera condamnée à 10 ans dont 7 ans ferme et Isabelle à 7 ans dont 5 ans ferme. Mickael Hotyat poursuivi pour obstacle à la manifestation de la vérité, est condamné à 1 ans avec sursis sans inscription faite sur son casier juidiciaire.
David Hotyat sera le seul de l’affaire à interjetter appel. Le 10 décembre 2007, alors que le procès devait durer 2 semaines et que les familles des victimes s’étaient préparés à enfin connaître la vérité ou tout du moins à ce que le mécanicien du Grand Bornand se mette à parler, le procès en appel est annulé par la Cour d’appel du Rhône. Alors même que la demande de désistement de David Hotyat intervient hors délai (il ne pouvait se désister de son appel qu’à la date de son dernier interrogatoire avec le juge d’instruction, soit en l’espèce le 15 octobre 2007).
Après avoir refusé d’entrer dans la salle d’audience, il consent enfin à entrer et, après avoir donné son nom, son prénom, son lieu d’habitation avant d’être incarcéré, en des termes brefs, il déclare au président de la cour d’assises : « je me désiste de ce procès et j’accepte la peine prononcée en première instance ». Certains y verront un aveu implicite de culpabilité, d’autres y verront une peur d’affronter encore une fois l’épreuve d’une cour d’assises, seul cette fois.
La justice prononce une décision contra legem c’est-à-dire contraire à la loi et contraire au principe d’interprétation stricte de la loi pénale mais conforme au droit communautaire, la CEDH reconnaissant cette possibilité.
Maitre Géry Humez résume un peu la décision de la Cour d’appel de Lyon : « cela ne sert à rien de faire le procès d’un homme qui ne veut pas parler ».
Bref, la douleur des familles est d’autant plus grande car ils se sont préparé pendant un an et demi et ils repartent toujours sans « leur » vérité. La partie civile ne peut strictement rien faire car elle ne peut pas faire appel de l’action publique mais seulement de l’action civile, ce qui peut paraître déséquilibrer car l’accusé peut le faire, il y a donc disproportion entre les accusés et les victimes.
L’affaire Flactif, dénommée ainsi par les médias, alors qu’elle aurait dû s’appeler l’affaire Hotyat, car on ne sait plus bien qui est coupable et qui est victime, restera dans les annales judiciaires comme le fait divers le plus retentissant de ces dernières décennies.
Un mobile dérisoire pour un crime odieux….
Un jour peut être David Hotyat acceptera-t-il de parler ? En attendant, les confidences carcérales sont nettement orientées vers la piste de la mafia et la haine encore bien présente à l’encontre de Xavier Flactif notamment.
La prochaine comparution de David Hotyat devant la justice n’est pas encore audiencée. Elle devrait se tenir à la cour d’appel de Lyon dans une affaire de détention de stupéfiants au sein de la maison d’arrêt de Villfranche-sur-saône, pour laquelle il a été relaxé en première instance mais dont le procureur de la République, a interjetté appel.
Pour conclure, que sait-on de l’affaire Flactif aujourd’hui ? La seule pièce à exploiter reste les aveux circonstanciés de David Hotyat passé lors de sa garde à vue le 16 septembre 2003 pour comprendre cette tragédie. Il s’agit d’une affaire sordide au mobile infime : une famille décimée pour s’approprier un chalet. On sait que certains membres de la famille Flactif ont largement eu le temps de voir ce qui allait leur arriver et ont certainement vu leur frère, leur (s) sœur (s), leur père ou leur mère, leur concubin ou concubine se faire assassiner.
Après avoir été moults fois changé de prison car il supportait mal la détention ou parce qu’il était victime d’actes de violences par ses codétenus, David Hotyat purge actuellement sa peine à la maison d’arrêt de Villefranche-sur-saône. Il occupe son temps par sa fonction de contremaître et, après avoir connu le mitard, il est placé dans une cellule, seul.
Comment comprendre l'incompréhensible??? ces personnes sont des monstres, le plus dur à entendre ? pas un mot de regret dans la bouche d'Hotyat, mais surtout savoir que les trois autres accusés sont libres ou en passe de l'être et qu'ils vont recommencer leur petite vie bien tranquille comme s'il ne s'était rien passé.Où est la justice là dedans? Alors oui je suis d'accord avec toi Hélène la chaise électrique, rien d'autre. A la mémoire de Xavier,Graziella et leurs trois petits anges, paix à leur âmes...
Rédigé par : Shooby62 | 26 septembre 2011 à 17:15
On est d'accord qu'il y a des lacunes, des arrangements, des magouilles, pour faire accuser seul david ; c'est certain qu'il n'était pas seul ce soir là mais à la sortie c'est lui qui prend pour les autres, c'est ca la mafia....
Rédigé par : mimo | 15 mai 2011 à 15:35
Cela semble dans un premier temps le procès de la haine, de la haine pure, démesurée, pathologique, (et si humaine pourtant)... vis à vis d'un homme qui a mieux réussi et qui humilie sans s'en soucier ceux qui gravitent autour de lui, locataires, employés, menu fretin. Le procès de ce que la société infantilisante nomme fautivement la "réussite" : Hoyat a "moins" que Flactif, beaucoup moins, une moins belle voiture, un moins beau chalet, une moins belle montre, et sans doute une moins belle machine à laver... cela dure, couve, ronge le jeune meccano. Jusqu'à la dernière blessure, pas pire que les autres, réelles ou dramatisées, il doit encore déménager! Non, cette fois c'est trop, cela ne se peut; il va se venger.
Le procès de la haine qui se nourrit de la haine, ces soirées malsaines où on prend plaisir à agonir l'ennemi, à le charger, imaginer ce qu'on pourrait lui faire subir... ce nanti arrogant auquel on va faire rendre gorge enfin. Celui qui il faut le dire, ne fait pas dans la dentelle, business business, le Grand Bornand rapporte de l'or, on n'a pas le temps d'avoir des états d'âme.
Des gens très ordinaires en somme, aussi représentatifs les uns que les autres de la société de frime et de fric, la seule différence étant que l'un avait mieux joué. Le crime n'est particulier que par sa démesure, car enfin il y a avait trois enfants... qui passèrent aussi au moulinet, ce qui est rare. Pas prévu dit-on, mais exécutés avec les parents.
Mais... il reste la question : comment un homme seul a-t-il pu accomplir une performance aussi dantesque ? N'y aurait-il pas derrière celui-ci d'autres plus avisés qui auraient, ou tiré les ficelles d'un pantin, ou accompli ou fait accomplir ces actes tout de même assez sophistiqués ? Je les engagerais bien comme femme de ménage, ces pro : parvenir en une nuit à tout lessiver immpec dans un tel abattoir et sur une telle surface, chapeau. Et pour brûler quasi parfaitement cinq corps dont un de 100 kilos et l'autre de 80, il faut aussi une sacré fournaise. Ca sent très fort le spécialiste, l'organisé, l'expert en un mot... que le petit meccano brut de décoffrage est loin d'être. L'immobilier ? Les sites touristiques à la mode ? L'argent facile ? Ma foi, on y pense... Montagne, montagne si belle, si poétique, si pure... quels secrets sordides nous caches-tu ?
Rédigé par : hélène larrivé | 18 mai 2010 à 19:28
Décimer une famille par "jalousie" pour s'approprier leurs biens, cela prouve le NIVEAU MENTAL PLUS QUE NUL de ces gens là !!!
La peine de mort !!!
LA CHAISE ELECTRIQUE pour toute cette bande de salopards ... C'est vraiment des gros BEAUFS
Rédigé par : fifibrindacier | 21 octobre 2009 à 23:58