Mardi 4 novembre 2008, 13h30, le président du tribunal correctionnel déclare : « vu le jugement du 11 mars 2008, la cour, après en avoir délibéré et statuant contradictoirement, confirme le jugement de première instance ». David Hotyat était absent comme l’avait demandé le président le 7 octobre 2008 mais une communication du jugement lui sera transmise dans sa cellule. Le jugement de première instance en date du 2 octobre 2007 avait prononcé la relaxe de David Hotyat, par ailleurs condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans pour le quintuple de la famille Flactif en avril 2003 au Grand Bornand, en Haute Savoie.
David Hotyat comparaissait pour détention de drogue dans sa cellule. Le dimanche 20 mai 2007, des surveillants de la maison d’arrêt de Villefranche sur Saône avaient reçu l’ordre de fouiller les cellules des détenus. Dans celle de l’assassin du Grand Bornand, ils avaient trouvé, alors même que le prévenu était en promenade, 16 grammes de résine de cannabis dans un radio réveil posé sur un réfrigérateur.
Les conditions de cette découverte étaient mystérieuses. De plus, ce comportement ne correspondait pas à la personnalité de David Hotyat. Le détenu a nié les faits en invoquant un complot de l’administration pénitentiaire, une vengeance de deux surveillants qui n’appréciaient pas le détenu qui avait porté plainte contre eux pour violences, plainte classée sans suite par le parquet.
Ajouter à cela, le fait que la médiatisation de l’affaire fait de David Hotyat un détenu à part qu’il convient d’isoler des autres détenus et que sa détention n’est pas facile dans la mesure où elle entraîne des violences à son encontre. Peut être s’agissait-il d’un moyen de faire changer de prison David Hotyat qui devenait un détenu encombrant.
A l’audience du 7 octobre 2008, le détenu avait maintenu sa version des faits. Il précisait qu’il n’avait pas besoin de faire du trafic de drogue car il était le détenu le mieux payé de Villefranche sur Saône. Les avocats ont semé le doute dans l’esprit de la cour en montrant que des informations confidentielles relatives au quintuple assassinat de la famille Flactif écrites dans un journal intime par David Hotyat avaient pu être publiées dans un article du progrès, ce qui montrait bien que le personnel de la maison d’arrêt de Villefranche sur Saône avait eu accès à ce document et l’avait peut être photocopié.
Enfin, Maitre Luc Brossolet insistera sur le fait que David Hotyat, même si on peut lui reprocher d’autres choses, a toujours affirmé son antipathie envers les comportements déviants tels que l’alcool et la cigarette qu’il considère contraire au sport dont il est passionné.
Le Procureur de la République, qui n’avait même pas fait de réquisitoire, s’en était tenu au fait que David Hotyat se présentait dans tous ses procès comme une victime, comme quelqu’un contre qui tout le monde s’acharne. Ainsi, le dernier procès de David Hotyat s’achève sur une relaxe au bénéfice du doute, doute que l’enquête en cours au sein de la maison d’arrêt de Villefranche sur Saône, ne lèvera peut être jamais.
David Hotyat a été transféré à la prison de la Talaudière, près de Saint-Etienne (Loire) où il va continuer à purger les 17 années qu’il lui reste avant de pouvoir faire des demandes de remise en liberté qui peuvent lui être refusées s’il ne « démontre pas des garanties exceptionnelles de réinsertion » comme dit la loi du 5 mars 2007.
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